20 avril 2025 – Voyageur & Butineur de la nuit

Un mot banal, lancé sans mystère.
« Ça vibre »… et alors ?
Encore une affaire de science, de fréquences et de chiffres.
Mais qui s’en soucie vraiment ?
Peut-être l’ont-ils expliqué à l’école,
Sur un tableau froid, entre deux équations.
Mais ça ne vibrait pas.
Ce qui vibrait, c’était autre chose.
C’était maman, toujours là.
Ses bras, refuge sacré quand le monde faisait peur.
Là, blotti tout contre elle,
On sentait un monde entier à l’intérieur.
On est sans doute arrivé trop tôt,
Trop lucide, trop pur pour oublier.
Que le seul mot vrai, le seul essentiel,
C’est : Maman, je t’aime.
Puis vient l’apprentissage de l’oubli.
On nous enseigne à détourner le regard,
À imiter, à nous construire des masques,
À marcher loin du cœur.
Mais au fond de nous,
Sous les couches d’ego, de peurs et de rôle,
Il reste une vibration,
Fine, constante, indestructible.
C’est celle de l’amour.
Pas l’amour des livres ou des films,
Mais celui qui ne demande rien,
Qui se contente d’être.
Elle ne fait pas de bruit,
Mais elle est là, fidèle,
Comme une note suspendue
Dans le silence du cœur.
On grandit. On s’éloigne.
Pas à pas, sans même s’en rendre compte,
On range les tendresses dans des boîtes,
On les étiquette : « souvenirs ».
Mais parfois, un souffle revient.
Un parfum dans l’air, un éclat de rire,
Et tout remonte…
Une lumière, une chaleur, un frisson.
C’est la mémoire cachée sous l’oubli.
Celle que personne ne peut effacer.
Celle qui vient de l’âme, pas du mental.
Un battement ancien, presque sacré.
C’était quand on croyait sans douter.
Quand on aimait sans condition.
Quand un regard suffisait à dire « je suis là ».
Avant que les murs ne se dressent.
Puis un jour, on s’arrête.
On regarde autour, on regarde dedans.
On sent que quelque chose manque,
Mais on ne sait plus quoi.
Et c’est là que la vibration revient.
Pas avec des mots, pas avec des réponses.
Elle revient comme une présence douce,
Comme une main tendue dans l’obscurité.
Elle ne dit rien, mais elle sait.
Elle nous rappelle qu’on est plus que ce qu’on croit.
Que la vie n’est pas un combat, mais un chant.
Et que ce chant, c’est le nôtre.
Il suffit d’écouter.
Pas avec les oreilles, mais avec le cœur.
Il suffit de se souvenir
De ce qu’on n’a jamais vraiment oublié.