22 juin 2025 – VISION360

Version « Bataclan » 2015 Chanter

Version « Triste monde » 2025 – Danser

Il y a quelques années, en réaction aux attentats du Bataclan, j’avais écrit une chanson. Elle s’intitulait Fanatisme à la con (que je jouais au diatonique). C’était un cri de colère, un hommage aux victimes, un refus de céder à la haine. Aujourd’hui, je la ressors non pas par nostalgie mais hélas parce qu’elle est encore d’actualité.

Un p’tit air pour dire merde à ces cons, disais-je dans les premières lignes. Oui, « ces cons », ce sont ceux qui utilisent la foi comme arme, la peur comme levier, l’ignorance comme terrain fertile. Le fanatisme, qu’il soit religieux, politique, identitaire ou géopolitique, est toujours le même : une mécanique froide qui broie l’humain pour servir un dogme, un pouvoir ou une idéologie.

Les conflits qui secouent le monde aujourd’hui – de Gaza à Kiev, de l’Ukraine à la Palestine, de la Syrie à l’Afrique – nous rappellent à quel point le fanatisme prospère dans les failles de l’histoire, sur les ruines du bon sens. Il prend la forme de missiles ou de drones, d’attentats aveugles ou de propagande savamment orchestrée. Et dans tous les camps, ce sont les innocents qui tombent, ce sont les enfants qu’on enterre, ce sont les peuples qu’on divise.

« Jamais jamais nous n’accepterons », répète le refrain. C’est un serment. Celui de ne pas s’habituer. De ne pas se laisser anesthésier par l’avalanche d’images et de chiffres. Chaque victime a un nom, une histoire, une famille. Chaque conflit devrait nous réveiller au lieu de nous résigner.

Je ne fais pas de politique, je ne suis pas militant d’un bord ou d’un autre. Je suis un simple citoyen, un humain qui croit qu’une chanson peut encore faire entendre une voix différente. Je joue de la musique avec mes ami(e)s et j’alerte car l’indifférence est complice. Ceux qui se taisent aujourd’hui, par confort ou par peur, seront peut-être les prochaines victimes demain.

Heureusement, la France a encore en elle des forces de résistance qui refusent la fatalité. Cette chanson est aussi pour eux. Pour qu’ils sachent qu’ils ne sont pas seuls.

« Un p’tit air pour ceux qui sont partis… Et qu’ils restent à jamais nos amis. » Les morts ne parlent plus, mais nous, nous avons le devoir de continuer à parler pour eux. De vivre plus fort, plus juste, plus libre, en leur nom. De Chanter de Danser pour ne pas oublier et de Résister pour ne pas trahir. Ces paroles continueront de résonner tant que le fanatisme existera.



PAROLES

Fanatisme à la con

Un p’tit air pour dire merde à ces cons
Pour leur dire qu’on préfère la raison
C’fanatisme à la con qui n’dessert que les cons
Jamais jamais nous n’accepterons

Un p’tit air pour mettre fin aux rumeurs
Ou la France aurait soit disant peur
On est jamais si fort face à telle barbarie
Jamais jamais nous n’accepterons

Un p’tit air pour ceux qui sont partis
Et qu’ils restent à jamais nos amis
En votre nom à tous contre toute les haines
Jamais jamais nous n’accepterons

Un p’tit air pour dire merde à ces cons
Pour leur dire qu’on préfère la raison
C’fanatisme à la con qui n’dessert que les cons
Jamais jamais nous n’accepterons

Un p’tit air pour ceux qui résistent,
Quand ils refusent de suivre à genoux,
Pensée unique et peur au ventre,
Jamais jamais nous n’accepterons.

Un p’tit air pour les peuples oubliés,
Qu’on trahit sans jamais s’excuser,
Marchandés sur l’autel des profits,
Jamais jamais nous n’accepterons.

Un p’tit air pour les enfants qui pleurent,
Sous les bombes, la peur et la rancœur,
Que ce soit Gaza, Kiev ou ailleurs,
Jamais jamais nous n’accepterons.

Un p’tit air pour ceux qui sont partis
Et qu’ils ne quittent jamais nos esprits
Et qu’ils restent à jamais nos amis