06 juin 2025 – Vision360


Les ondes électromagnétiques sont partout. Que ce soit à la maison, à l’école, dans les lieux publics ou dans nos poches, les enfants sont quotidiennement exposés à une quantité massive de radiations invisibles émises par des appareils sans fil. Pourtant, malgré leur omniprésence, peu de parents sont réellement conscients du danger que représentent ces ondes pour la santé de leurs enfants. Les preuves scientifiques s’accumulent : les ondes électromagnétiques ne sont pas inoffensives, et les enfants, particulièrement vulnérables, en sont les premières victimes.

De nombreuses études, menées par des institutions indépendantes, montrent que les jeunes enfants absorbent une quantité bien plus importante d’ondes électromagnétiques que les adultes. En raison de leur petite taille, de la finesse de leur boîte crânienne et de leur cerveau encore en développement, l’absorption des radiations peut être jusqu’à deux fois plus élevée. Ce phénomène est alarmant lorsque l’on sait que ces ondes, en particulier celles émises par les téléphones portables, le Wi-Fi et autres appareils connectés, sont classées depuis le 31 mai 2011 comme « potentiellement cancérogènes » par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence de l’OMS.

Les dangers de cette surexposition sont multiples. Plusieurs études et recherches approfondies démontrent que l’exposition aux radiations des appareils sans fil augmente le risque de développer des tumeurs, notamment des tumeurs cérébrales. D’autres études ont montré un lien entre les ondes électromagnétiques et des troubles du développement neurologique chez les enfants. Problèmes de concentration, hyperactivité, troubles du sommeil, ou encore altération de la mémoire sont autant de symptômes qui pourraient être aggravés par une exposition régulière aux ondes.

Et pourtant, malgré ces études accablantes, la réglementation reste largement insuffisante. En France, l’application de la loi Abeille qui est censé protéger les enfants du Wi-Fi dans les crèches et écoles maternelles est compromise par les réalités pratiques de l’éducation moderne et un suivi insuffisant. Plus grave, le Wi-Fi ne représente qu’une infime partie de l’exposition quotidienne des enfants. Les smartphones, tablettes et autres objets connectés continuent de saturer les établissements scolaires dans lesquels ils évoluent, et les parents, souvent mal informés, sous- estiment les risques.

Le silence autour de cette question est d’autant plus préoccupant que l’impact à long terme de cette exposition n’est pas encore pleinement mesuré. Les experts appellent de longue date à un principe de précaution. Des voix s’élèvent pour dénoncer l’inaction des pouvoirs publics et réclamer des mesures drastiques pour protéger les plus jeunes. Il ne s’agit pas de diaboliser la technologie, mais de l’utiliser de manière plus responsable et consciente des effets qu’elle peut avoir sur la santé.

Un rapport publié publié le 8 juillet 2016 par l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) souligne également que la population infantile est la plus exposée aux risques potentiels liés aux ondes électromagnétiques. L’organisme recommande de limiter l’exposition des enfants en réduisant l’usage des appareils sans fil, en optant pour des connexions filaires, et en évitant de placer des sources de radiations, comme les routeurs Wi-Fi, à proximité des chambres d’enfants.

La question se pose alors : pourquoi si peu de mesures concrètes ? Sommes-nous prêts à sacrifier la santé des générations futures au nom du progrès technologique ? Les opérateurs téléphoniques et les géants de la technologie minimisent souvent ces risques, mais il est du devoir des autorités publiques de prendre des décisions basées sur des preuves scientifiques solides, et non sur desintérêts économiques.

Un autre point souvent négligé est celui de l’hypersensibilité électromagnétique (EHS), un phénomène de plus en plus reconnu. Certaines personnes, y compris des enfants, développent des symptômes variés lorsqu’elles sont exposées à des sources d’ondes électromagnétiques, même à de faibles niveaux : maux de tête, troubles du sommeil, vertiges, fatigue chronique… ces symptômes, bien réels pour les personnes touchées, restent souvent ignorés ou mal compris par le corps médical et les autorités. Pourtant, les cas d’EHS augmentent, et cette intolérance aux ondes électromagnétiques soulève des questions cruciales sur les limites d’exposition aux ondes. Les enfants, déjà plus vulnérables, pourraient être particulièrement à risque de développer cette hypersensibilité, notamment avec l’augmentation constante des appareils connectés dans leur environnement.

La mise en place de campagnes d’information est également essentielle. Les parents doivent être formés aux risques et aux solutions pour protéger leurs enfants. En Finlande, par exemple (The Finnish Radiation and Nuclear Safety Authority) , des initiatives ont été lancées pour informer la population des dangers des ondes et des moyens de s’en prémunir. Pourquoi ne pas s’en inspirer pour agir en France ?
Il est également impératif que le gouvernement et les autorités de santé publique prennent la mesure du problème. Les technologies sans fil évoluent à une vitesse fulgurante, mais la réglementation ne suit pas.

Il est temps de repenser nos politiques de santé publique en matière d’ondes électromagnétiques et de renforcer les contrôles sur les appareils susceptibles de générer ces radiations. Des limites plus strictes doivent être imposées pour protéger la santé des plus jeunes, et des investissements dans la recherche doivent être faits pour mieux comprendre les impacts à long terme de cette exposition.
En ce sens, la résolution 1815 du Conseil de l’Europe est un signal fort que les autorités doivent écouter. Adoptée en 2011, cette résolution recommande de limiter l’exposition aux ondes électromagnétiques à 0,6 volt par mètre (V/m) dans les tous les lieux, un seuil bien inférieur aux normes actuellement en vigueur dans de nombreux pays, dont la France. Ce principe de précaution devrait être un guide pour tous les États membres, qui doivent impérativement revoir leurs standards pour protéger les populations les plus vulnérables, en particulier les enfants.

Le débat sur la toxicité des ondes électromagnétiques ne peut plus être repoussé. Le temps des études est révolu : nous avons désormais suffisamment de preuves pour justifier des actions immédiates. Il est urgent de repenser notre rapport aux technologies sans fil, non pas en les rejetant, mais en en faisant un usage plus raisonné et surtout plus sécurisé pour nos enfants.

En conclusion, la santé de nos enfants doit passer avant tout. Les ondes électromagnétiques, bien qu’invisibles, représentent une menace sournoise pour leur développement et leur bien-être. Nous ne pouvons pas nous permettre de fermer les yeux sur cette réalité. Parents, éducateurs, législateurs, politiques : il est temps de prendre vos responsabilités et de protéger les générations futures avant que ces radiations invisibles ne laissent des traces indélébiles sur la santé de nos enfants.


Jean-Jacques Josset
Co-Délégué Bretagne Finistère Nord Association Robin Des Toits